Les étudiants de l’université
Cheikh Anta Diop de Dakar ont effectué une marche « rouge » ce jeudi
pour s’opposer aux réformes prises par le ministre de l’enseignement supérieur
et de la recherche, Mary Teuw Niane. Ils comptent aller vers une étape supérieure
si le ministre campe sur sa décision.
Les étudiants ont répondu massivement à la marche organisée pour montrer
leur désaccord sur les réformes universitaires prises par le ministre de l’enseignement supérieur et de la
recherche, Mary Teuw Niane. Selon Abdoulaye Mané, coordonnateur du Mouvement
des élèves et étudiants de la convergence démocratique Bokk Guiss Guiss, l’objectif
de cette marche est de combattre l’augmentation des frais d’inscription, la suppression de la généralisation des
bourses, l’installation d’une police
universitaire. « Nous ne sommes pas contre la hausse des frais d’inscription
mais nous voulons qu’ils soient graduels. » a-t-il précisé. Il juge
contradictoire le fait que l’Etat offre des bourses sociales à des familles
diminues pour ensuite demander à leurs enfants de s’inscrire à 25000 Fr ou
plus. Les étudiants proposent un montant de 15.000 Fr pour le premier cycle,
30.000 Fr pour le deuxième cycle et 60.000 Fr pour le DEA.
Par rapport à la suppression de la généralisation des bourses, les étudiants
sont catégoriques. « Il est impensable de revenir là-dessus vu que c’est
un acquis. Des étudiants comme Balla Gaye ont laissé leur vie pour défendre
cette cause, c’est un droit acquis et nous n’allons pas revenir en arrière »
continue notre interlocuteur.
Par ailleurs, ils ont rencontré hier le ministre à qui ils ont remis un
mémorandum mais ce dernier refuse de revenir sur sa décision. De ce fait, les
étudiants ont décidé d’aller vers une étape supérieure et n’écartent même pas
une « année blanche ». « Si l’Etat persiste, vous savez que les
étudiants détiennent un grand moyen de pression. Nous allons bloquer le système
éducatif » a laissé entendre Bara Ndiaye, membre du collectif des
étudiants. Compte tenu de la situation, ils ont décidé de rencontrer les
autorités religieuses pour mettre la pression sur les autorités. En attendant de voir leurs préoccupations
prises en compte, les étudiants comptent jouer leur dernière carte, « la semaine
noire ». Une activité qui va se réaliser dans les jours à venir dans tout le
territoire national.