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mardi 24 décembre 2013

Interview

Le Directeur de l’Appui au Développement, porte-parole du ministre des Collectivités locales et de la Décentralisation, M. Adama Diouf est revenu, mercredi dernier, sur l’acte 3 de la décentralisation qui suscite un débat passionné.

 A quoi consiste cette réforme?
 "L’acte 3 peut être circonscrit en trois piliers. D’abord, je vous rappelle que le Sénégal a une tradition de décentralisation. Les premières communes ont été créées en 1872 à Saint Louis. Ensuite sont venues Dakar et Gorée. À l’accession de notre pays indépendance en 1960, le Sénégal comptait 33 communes en exercice. En 1972, le président Senghor a voulu donner plus de liberté aux populations rurales en créant les communautés rurales. Abdou Diouf est allé plus loin en instaurant, en 1996, une démocratie locale relative aux régions. De 1972 à 1986, c’était l’administrateur local, le représentant de l’État qui gérait les collectivités locales du point de vue de son budget et de sa planification. En 1990, il y eut une révolution. Le président de la communauté devient le coordinateur du budget. Mais jusqu’en 2012, la mission première qui devrait revenir aux collectivités locales en termes de promotion et de développement n’était pas atteinte. De 1976 à 1996, il fallait que les institutions soient créées. Mais, cela a trop duré. L'acte 3 de la décentralisation a l’ambition de corriger cette ancienne approche, de changer de paradigme en mettant l’accent sur les questions de développement local. Elle se base sur la reconstitution de l’architecture territoriale en simplifiant les échelles gouvernementales. Cette réorganisation des territoires passe par la correction de certaines erreurs notamment les découpages politiciens, qui n’obéissaient pas à cette dimension éthique et équitable de la cohérence territoriale. Il faut aussi corriger les disparités profondes au sein des territoires. Il faut que leur développement soit accompagné de financements. Par exemple, les présidents des communautés rurales avaient beaucoup de volonté, mais n’avaient pas les moyens de leur politique. Donc la réforme a la mission de renverser cette tendance pour apporter plus de moyens et de ressource aux collectivités locales à travers les mécanismes de centralisation tels que les fonds de garantie et les emprunts". 
 Cette réforme suscite beaucoup de critiques ? 
 "Ce qu’on nous reproche, c'est le manque de participation. Les gens pensent qu’on n’a pas assez dialogué. Alors qu’on a installé des commissions thématiques et les gouverneurs de région, la société civile, etc. ont été impliqués. Une grande caravane va sillonner les 45 départements du Sénégal pour sensibiliser les populations sur la réforme".
 Que répondez-vous à ceux disent que votre réforme est un mode d’appropriation des terres ?
 "Ce n’est pas le cas. Le président Macky Sall demande que l'on laisse aux ruraux la prérogative de gérer leurs terres. Il a également insisté sur la réforme de la loi sur le foncier".
 Que pensez -vous des propositions de report des élections locales de 2014 ?
 "La décision revient au Chef de l’État. Ce dernier a organisé une concertation avec les principaux partis et la société civile. D’ailleurs ce n’est même pas un report, mais plutôt un décalage de quelques semaines".

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