Aminata kamara, ni d’ici ni d’ailleurs
Franco- Sénégalaise,
Aminata Kamara est la coordonnatrice du
projet de modernisation du village de Ndem. Une initiative locale qui, depuis
2013, a pour objectif d’améliorer le quotidien des villageois. En cet après-midi,
Aminata, dans une robe en wax, souffre de la chaleur qui s’est abattue sur le
village. Avec sa baguette en bois, elle explique le plan du projet. Il s’agit de
maintenir les équilibres environnementaux, économiques et sociaux. Les
villageois ont porté leur choix sur elle du fait de son expérience, de sa
proximité et de ses idées proposées pour transformer positivement le cadre de
vie.
Aminata Kamara, coordinatrice du projet de modernisation de Ndem |
Pour qui connait sa mère, son engagement à aider les
populations démunies ne peut étonner. Celle-ci est Anta Mbow, fondatrice de L’Empire des enfants, le centre qui, à
Dakar, abrite des enfants pour la plupart en conflit avec leur famille ou leur
entourage. Une telle vocation l’a poussée à divorcer, très tôt, avec son amour
d’enfance : la profession de vétérinaire. Ainsi, elle évolue dans le
social depuis sa sortie de l’Ecole des travailleurs sociaux de Genève. Elle a
servi comme assistante en Suisse où elle assistait les gens qui étaient sous le
seuil de la pauvreté et ceux qui étaient dans l’incapacité de travailler.
Cap alors sur le Sénégal, en 2004 pour aider sa mère à
bien ménager son projet social mais aussi pour se ressourcer. Ainsi, elle
s’engage comme bénévole à l’Empire des enfants de Dakar. Après quatre ans
d’exercice, elle débarque à Ndem, le village de ses grands-parents. Là, elle
entreprend de travailler pour une ONG espagnole pour un contrat de cinq ans. La
démarche élégante, Amina est prête à répondre à toute sollicitation venant des
gens qui l’interpellent à propos du moindre problème. Le sourire toujours aux
lèvres, Amina, comme ses proches l’appellent, est une femme très modeste.
Pourtant son niveau d’expression et sa capacité d’analyse sont remarquables.
Son accent et son esprit cartésien montrent qu’elle est un pur produit de l’Occident.
Cela provoque souvent un choc culturel entre elle et les autres.
« Parfois,
les populations ne me comprennent pas, et moi non plus, je ne les comprend pas.
Peut-être est-ce le fait que nous ne soyons pas du même milieu ». Si certains voient en elle une femme difficile à
supporter, d’autres, à l’instar de Lamine Mandiang, gérant du pôle tourisme et
solidarité, parlent d’une
dame très polie et qui respecte les règles du milieu. Sauf qu’elle est intransigeante avec ceux
qu’elle qualifie de « c…». C'est-à-dire ceux qui se comportent de
manière désagréable à son égard et à l’égard des autres. Depuis un an, donc,
Amina pilote, sous contrôle de son oncle et marabout Baye Fall, Serigne Babacar
Mbow, le projet de modernisation de Ndem. Son amour pour la nature et est
incommensurable. Elle est pour tout type de développement mais qui tienne
compte de l’éthique environnementale. Déjà, en Belgique, elle dressait toute
sorte d’animaux : (chevaux, singes, ovins et bovins).
« Ni d’ici ni D’ailleurs »
Aminata ne pense nullement à rentrer en France, dans son pays natal, car
même si elle y est née elle ne s’y retrouve pas. Cependant, elle nourrit le même
sentiment à l’égard de la terre qui a vu naître ses grands-parents. « Si je suis ici, c’est parce que je
voulais sortir un peu du cocon familial ».Elle est cependant mariée et
mère de trois enfants : Soukeyna, 15 ans, Jamila, 13 et Adama, neuf ans.
Elle les a eus avec son premier mar, un Belge.
Malgré ses nombreux déplacements, cette noirceur d’ébène, elle entretient
d’excellents rapports avec sa famille. « Mes
enfants ont la liberté de dire non quand ils ne sont pas d’accord. Ce qui peut
parfois heurter certaines personnes, eu égard aux réalités ancestrales du
village ». Son époux sénégalais lui apporte un soutien moral dans les
moments les plus difficiles. C’est un homme tolérant et compréhensible,
estime-t-elle. En dehors de ses activités liées au projet, elle élève des chevaux
et de la volaille. Elle déteste qu’on maltraite les animaux. Son rêve le plus
cher est de trouver un emplacement pour la construction de sa maison
Marame Coumba Seck
Bio express
1973 : Naissance à Saint-Vallers (France)
Cursus scolaire : Etudes primaires et secondaires à
l’Ecole Mont Bricon dans le Loiret
Après le bac, elle part aux Etats-Unis avant de rejoindre
la Belgique.
Etudes supérieures : l’Ecole Supérieure des
travailleurs sociaux et diplôme d’assistante sociale.
Vie professionnelle : La Suisse, première étape.
Assistance aux personnes vivant sous le seuil de pauvreté ou incapable de
travailler.
En 2004 : Elle s’installe au Sénégal. Quatre ans de
bénévolat à l’Empire des enfants. Cinq ans de contrat avec une ONG espagnole à
Ndem.
Depuis un an elle est la présidente du projet de
modernisation du village
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