suivez-moi sur facebook

mercredi 9 juillet 2014

Atelier de teinturerie de Ndem: Avec le bogolan, habillez- vous ˝biő




Pour s’habiller chic et local à Ndem, il n’y a pas mieux que le bogolan. Cette teinture naturelle n’a aucun impact négatif sur la santé, encore moins sur l’environnement.

Une femme qui travaille à l'atelier de teinture
Les pans du boubou relevés,  une teinturière du Centre artisanal Mame Samba de Ndem puise de l’eau chaude dans une marmite placée sur le feu. Elle la verse dans une des baignoires alignées tout au long de ce petit espace carrelé. Elle est secondée par une autre femme qui agite l’eau à l’aide d’un balai pour dissoudre le produit en poudre. Dans cette atmosphère, deux enfants pointent leurs regards sur l’horizon où se propage une vague de fumée. Pourtant, dans l’atelier de teinturerie, la présence des tout-petits est formellement interdite. Les produits chimiques sont néfastes à la santé.
Awa Diong est la mère de l’un des garçons. Elle est consciente du danger qui guette son petit mais elle n’a personne à qui le confier. « Les conséquences de la teinture chimique sont désastreuses. Même nous, les adultes, nous avons des douleurs de poitrine, des démangeaisons et des troubles visuels », se désole-t-elle. Malgré ces risques, les ouvrières n’ont pas mis leurs masques. Le peu qu’elles essayent de faire c’est porter leurs gants pour ne pas se brûler les mains. Mme Diong, révèle que les teinturiers disposaient de bottes mais que depuis quelques années, ils n’en ont plus. En plus, les eaux déversées sur le sol, après usage, polluent énormément les lieux.
Parallèlement à la teinture chimique, il existe la teinture bogolan qui est obtenue à partir d’une infusion de feuilles de plantes  ˝joss˝ et ˝ngejan˝. Mohamed Fall est le responsable de l’atelier bogolan. Avec l’aide des femmes du personnel, il é compose le mélange et obtient un bain jaunâtre dans lequel les femmes trempent  des tissus blancs. Etalés sur une ligne, ils sont, quelques minutes après, réintroduits dans l’eau colorée.
Ce type de teinture est fait en général sous commande.
M. Fall indique que cela rapporte plus d’argent et permet de réaliser plus de ventes à l’étranger. « Par exemple, un châle teint au bogolan est vendu à 4 000 francs C FA alors que celui teint à la chimie coûte 3 000 f », ajoute-il. Sur le plan sanitaire, ce bogolan ne  présente aucun danger car elle est dépourvue de toute substance chimique. Dans l’atelier, travaillent une cinquantaine de personnes dont deux hommes. Elles sont rémunérées par jour.

Marame Coumba Seck


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire