Pour s’habiller chic et local à
Ndem, il n’y a pas mieux que le bogolan. Cette teinture naturelle n’a aucun
impact négatif sur la santé, encore moins sur l’environnement.
Une femme qui travaille à l'atelier de teinture |
Les
pans du boubou relevés, une teinturière
du Centre artisanal Mame Samba de Ndem puise de l’eau chaude dans une marmite
placée sur le feu. Elle la verse dans une des baignoires alignées tout au long
de ce petit espace carrelé. Elle est secondée par une autre femme qui agite
l’eau à l’aide d’un balai pour dissoudre le produit en poudre. Dans cette
atmosphère, deux enfants pointent leurs regards sur l’horizon où se propage une
vague de fumée. Pourtant, dans l’atelier de teinturerie, la présence des tout-petits
est formellement interdite. Les produits chimiques sont néfastes à la santé.
Awa
Diong est la mère de l’un des garçons. Elle est consciente du danger qui guette
son petit mais elle n’a personne à qui le confier. « Les conséquences de la teinture chimique sont désastreuses. Même nous,
les adultes, nous avons des douleurs de poitrine, des démangeaisons et des
troubles visuels », se désole-t-elle. Malgré ces risques, les ouvrières
n’ont pas mis leurs masques. Le peu qu’elles essayent de faire c’est porter
leurs gants pour ne pas se brûler les mains. Mme Diong, révèle que les
teinturiers disposaient de bottes mais que depuis quelques années, ils n’en ont
plus. En plus, les eaux déversées sur le sol, après usage, polluent énormément
les lieux.
Parallèlement
à la teinture chimique, il existe la teinture bogolan qui est obtenue à partir
d’une infusion de feuilles de plantes ˝joss˝ et ˝ngejan˝. Mohamed Fall
est le responsable de l’atelier bogolan. Avec l’aide des femmes du personnel,
il é compose le mélange et obtient un bain jaunâtre dans lequel les femmes
trempent des tissus blancs. Etalés sur une ligne, ils sont, quelques minutes
après, réintroduits dans l’eau colorée.
Ce
type de teinture est fait en général sous commande.
M.
Fall indique que cela rapporte plus d’argent et permet de réaliser plus de ventes
à l’étranger. « Par exemple, un
châle teint au bogolan est vendu à 4 000 francs C FA alors que celui teint
à la chimie coûte 3 000 f », ajoute-il. Sur le plan sanitaire, ce
bogolan ne présente aucun danger car
elle est dépourvue de toute substance chimique. Dans l’atelier, travaillent une
cinquantaine de personnes dont deux hommes. Elles sont rémunérées par jour.
Marame
Coumba Seck
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