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mardi 15 avril 2014

Keur Mbaye Fall: La barrière de tous les dangers

Un « rideau de fer » s’abat sur les deux voies de la nationale 1 à hauteur de Keur Mbaye Fall pour réduire le nombre d’accidents. Un pont qui selon la population, crée plus de soucis qu’il n’en règle. Depuis son érection, les agressions se sont multipliées.

Barrière de Keur Mbaye Fall
Keur Mbaye Fall asphyxié. Une barrière de plus de cinq cents mètres traverse ce village. Elle s’étend du croisement Keur Massar jusqu’à l’entrée de Mbao. Elle est faite d’un ensemble de pièces de métal qui surmonte un mur d’un mètre. Des courbes en fer y sont incrustées. Ce qui rend possible l’escalade. Ismaila Diagne est un adulte. Habillé d’un pantalon Jean et d’un T-shirt orange, il escalade les grilles. Interpelé sur son acte, cet homme avec le « Ndiel[1] » a fait savoir qu’il est impatient et qu’il ne peut pas parcourir des mètres pour aller en face. Au début, « ce rideau de fer » était entièrement fermé. Pour passer d’un coté à l’autre, il fallait faire le tour de la localité. La voix du retour est parallèle à la forêt classique de Mbao. L’absence d’électrification fait que les habitants sont parfois victimes d’agression.   Mais après le mouvement de grogne des populations, des espaces ont été ouverts sur ce mur de toutes les polémiques. Ils permettent à la population d’éviter le contournement qui les expose au « danger ». Babacar Fall est responsable des jeunes de l’Alliance des Force de Progrès (AFP) dans la commune d’arrondissement Mbao-Keur Mbaye Fall. Retrouvé dans une ruelle à quelques mètres de la route, il avait en premier temps refusé de parler en s’introduisant dans une maison. Il avait demandé l’identité de l’organe de presse avant d’accepter l’interview. Selon lui, les populations ne s’indignent pas contre la barrière mais le manque de suivi. « Les autorités nous avez promis d’installer des lampadaires. Mais ces promesses sont restées vaines. De ce fait, les agressions sont devenues monnaies courantes. Car l’autre voie se trouvant du coté de la forêt classique est le point de convergence des malfaiteurs. ».
Deux passerelles surplombent la clôture. Sur la première, on ne trouve  presque pas de passants. Seul, un viel homme gravit difficilement les escaliers avec des temps d’arrêt.  Contrairement à la seconde où on a du mal à se frayer un chemin. L’explication se voit à l’œil nu. Le premier pont est isolé des habitations. Les femmes n’y passent même pas la nuit, sous peine de tomber entre les mains des bandits. Alors que le deuxième est en plein cœur de Keur Mbaye Fall. Un passage glissant y est aménagé pour les handicapés. Ces derniers sont antérieurs à ce mur surmonté de grilles. Ils entrent dans le cadre de la sécurité routière. Il ne se passait pas beaucoup de temps sans qu’une personne soit heurtée par un véhicule.  En décembre 2009, un sitting sur la sécurité routière a été tenu. Des associations  telles qu’And Défar Sunu Gox et ASC Juubo ont saisi la mairie pour la construction de ponceaux. La demande a été satisfaite grâce à « une coopération entre une entreprise italienne et la mairie ». Mais les autochtones continuaient à traverser la route. Pour mettre fin à cette pratique qui mettait en péril la vie des personnes, l’AG Route a érigé cette barrière. Une thèse réfutée par le chef de village, M .Mamadou Pouye. La villa Pouyène est une grande maison. L’architecture différente des appartements dispersés ça et là montre qu’elle est un héritage. D’ailleurs, elle a donné son nom à ce quartier. Le propriétaire Mor Gueye Pouye (décédé) et père du chef de village est le premier à habiter les lieux. Selon M. Pouye, la mise en place de la barrière était une façon de créer un marché. « Elle n’a été ni une demande sociale ni une priorité. Elle nous isole et nous expose à un danger permanent » rouspète t-il. Les propos de Rokhaya Dabo viennent corroborer ceux du chef de village. Un panier sur les hanches, cette vendeuse installée devant une maison avec les murs lézardés, met des jugibes  dans des sachets. Elle nous raconte sa mésaventure du 31 décembre passé. Elle rentrait avec sa fille de la fête du bébé de l’année lorsque deux agresseurs les ont suivies. Elles ont pu s’échapper par les ouvertures de la barrière en chantier. « Cette barrière est source d’insécurité. En plus, elle est un obstacle pour les personnes âgées et les handicapés.  » Conclut-elle.
Les populations avec l’aide du chef du village, ont demandé la mise en place de ralentisseurs pour permettre aux gens de passer par les quelques  ouvertures laissés pour les piétons après de longs mois de protestation.



[1] (Photo de marabout que l’on porte autour du cou) 

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