Un « rideau de fer »
s’abat sur les deux voies de la nationale 1 à hauteur de Keur Mbaye Fall pour
réduire le nombre d’accidents. Un pont qui selon la population, crée plus de
soucis qu’il n’en règle. Depuis son érection, les agressions se sont
multipliées.
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Barrière de Keur Mbaye Fall |
Deux passerelles surplombent la clôture. Sur la première, on ne trouve presque pas de passants. Seul, un viel homme
gravit difficilement les escaliers avec des temps d’arrêt. Contrairement à la seconde où on a du mal à se
frayer un chemin. L’explication se voit à l’œil nu. Le premier pont est isolé
des habitations. Les femmes n’y
passent même pas la nuit, sous peine de tomber entre les mains des bandits. Alors
que le deuxième est en plein cœur de Keur Mbaye Fall. Un passage glissant y est
aménagé pour les handicapés. Ces derniers sont antérieurs à ce mur surmonté de
grilles. Ils entrent dans le cadre de la sécurité routière. Il ne se passait
pas beaucoup de temps sans qu’une personne soit heurtée par un véhicule. En décembre 2009, un sitting sur la sécurité
routière a été tenu. Des associations
telles qu’And Défar Sunu Gox et ASC Juubo ont saisi la mairie pour la
construction de ponceaux. La demande a été satisfaite grâce à « une
coopération entre une entreprise italienne et la mairie ». Mais les
autochtones continuaient à traverser la route. Pour mettre fin à cette pratique
qui mettait en péril la vie des personnes, l’AG Route a érigé cette barrière.
Une thèse réfutée par le chef de village, M .Mamadou Pouye. La villa
Pouyène est une grande maison. L’architecture différente des appartements
dispersés ça et là montre qu’elle est un héritage. D’ailleurs, elle a donné son
nom à ce quartier. Le propriétaire Mor Gueye Pouye (décédé) et père du chef de
village est le premier à habiter les lieux. Selon M. Pouye, la mise en place de
la barrière était une façon de créer un marché. « Elle n’a été ni une
demande sociale ni une priorité. Elle nous isole et nous expose à un danger
permanent » rouspète t-il. Les propos de Rokhaya Dabo viennent corroborer
ceux du chef de village. Un panier sur les hanches, cette vendeuse installée
devant une maison avec les murs lézardés, met des jugibes dans des sachets. Elle nous raconte sa
mésaventure du 31 décembre passé. Elle rentrait avec sa fille de la fête du
bébé de l’année lorsque deux agresseurs les ont suivies. Elles ont pu
s’échapper par les ouvertures de la barrière en chantier. « Cette barrière
est source d’insécurité. En plus, elle est un obstacle pour les personnes âgées
et les handicapés. » Conclut-elle.
Les populations avec l’aide du chef du village, ont demandé la mise en
place de ralentisseurs pour permettre aux gens de passer par les quelques ouvertures laissés pour les piétons après de
longs mois de protestation.
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