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mardi 29 avril 2014

Caravane de sensibilisation sur l’Acte III à Sangalkam et à Bambilor : Les populations toujours dans l’ignorance

Malgré le passage de la caravane de sensibilisation sur l’Acte III de la Décentralisation à  Sangalkam et Bambilor, les  populations n'en connaissent rien ou presque. De toutes les personnes interrogées, seules quelques unes ont pu donner  des informations relatives à cette réforme en phase de formulation.

Photo du ministre de la décentralisation et quelques membres du gouv
Assis devant une boutique à coté de l’école primaire de Sangalkam, Assane Sène, enseignant de profession, ne connait aucun point sur cette troisième réforme liée  à la décentralisation. Ce quadragénaire n’est même pas au courant que la caravane est passée par Sangalkam. A quelques mètres de lui, se trouve un monsieur qui est en pleine discussion sur l'agriculture. Il se nomme Amadi Diongue, vendeur de produits phytosanitaires. Comme Assane, M. Diongue aussi n’en sait pas plus. Sauf que lui garde encore le sens de décentralisation entendu comme le transfert des pouvoirs de l’Etat à des personnes morales (entreprises…) vers d’autres localités.
Contrairement à eux, Mamadou Barry n’est pas profane en la matière. Cet environnementaliste et vice coordonnateur du mouvement "Vision alternative" a eu la curiosité de surfer sur Internet pour se faire une idée de la réforme. Selon lui le passage de la caravane de sensibilisation sur l’Acte III à Sangalkam n’a été qu’un meeting déguisé. « Le problème est qu’ici, les populations ne sont pas impliquées. Par conséquent, elles ne sont au courant de rien. Le drame est que beaucoup de chose se font en douceur sans leur consentement. Par exemple, elles ne sont en phase avec le nouveau découpage administratif dépouillant cette localité de ses vingt huit anciens villages dont Keur Ndiaye Lô, Kounoune, Diakhaye, Niacourab, Niaga, Tivaoune Peul, Dény Nord, Dény Sud, Mbambilor, Keur Daouda A Sangalkam, Diack Sao... » ajoute-t-il.
L’ignorance de cette réforme est plus sentie chez les femmes. Ces dernières la prennent avec beaucoup de légèreté. Khady Tiandoum, chef du quartier Saliou Tiandoum, ignore le contenu de cette réforme et affirme qu’elle n’a pas assisté à la cérémonie de sensibilisation organisée à Bambilor sous la présence de Omar Youm, ministre de la Décentralisation et des Collectivités locales. Pareil pour ces femmes en pleine séance de formation en savonnerie et de composition d’eau de javel. Ces dames prétendent avoir entendu les échos mais n’y prêtent pas attention. Mais dans l’assistance, une dame s’approchant de nous lentement, demande la raison de la visite et l’identité de l’organe de presse avant d’accepter l’interview. Khady Seck est la présidente du réseau des femmes des 4 C (quatre communes : Sangalkam, Bambilor, Niaga-Tivaoune Peul et Diakhaye-Niacourab). Elle estime que cette réforme n’est pas en soi mauvaise puisqu’elle a l’ambition de corriger les disparités économiques d’une collectivité à une autre. « L’apport des ressources aux collectivités locales à travers les fonds de garanties est une bonne chose pour nous les femmes. Nous voulons juste qu’elle rentre en vigueur  » estime-t-elle. Selon elle, à SangalKam, les femmes ne sont pas impliquées dans les instances de décisions. « Elles ne servent que pour la propagande et pour la massification » rouspète-t-elle.
Ce groupe de jeunes rassemblés dans un sédiment abonde dans le même sens. Ils y ajoutent que tout est politisé dans cette ancienne communauté rurale. Selon eux,  le message de la caravane n’est pas bien reçu car il y a eu plus de tintamarre que de conscientisation.
Le chef de village interpelé sur cette situation, la met dans le compte des analphabètes et de la politique politicienne. Selon lui, la caravane est passée dans toutes les communes sauf que la cérémonie a eu lieu à Bambilor. Cette dernière a été choisie car elle concentre les vingt deux villages. « La cérémonie a duré trois heures. Elle a regroupé des imams, des étudiants, les conseillers ruraux… Quinze cars ont quitté Sangalkam avec à leur bord des dizaines de personnes venues assister à la manifestation ». Par ailleurs, il a démenti la non implication des autochtones dans la gestion des affaires. «Au moment de votre arrivée, j’étais en réunion de sensibilisation avec le  collectif des étudiants pour un programme agricole et sanitaire ». A Bambilor, comme à Sangalkam, les réalités du terrain sont pareilles.

vendredi 25 avril 2014

Génocide rwandais:Complicité ou regard impuissant de la communauté internationale

Il y a vingt ans, jour pour jour le Génocide Rwandais venait d'être déclenché. Ce fut un massacre organisé sous le regard complice de la communauté internationale. Depuis, on se pose des questions sur la fiabilité de la mémoire collective de l'humanité et les effets pervers d'un contre modèle de communication.

Après le nazisme, une idéologie raciste fondée sur la haine de l'autre
développée par Le chef de guerre, Hitler et qui avait causé le massacre des juifs, la communauté internationale avait dit plus jamais. N'empêche, le Génocide rwandais a eu lieu et est celui le plus meurtrier au monde. Durant des mois, des radios telles que la Radio Télévision des Milles Collines faisaient des émissions propagandistes. A travers leurs programmas, les minorités Tutsis  était traitées de tous les noms (Cafards, traîtres, d'une race inférieure...).
Deux moyens ont été utilisés pour arriver à cette fin : le mensonge et l’utilisation de la chanson et de la caricature.Certains chanteurs populaires à l'instar de Simon Bikindi ont été mobilisés pour « galvaniser les troupes » en puisant dans l’Histoire du Rwanda des éléments mobilisateurs.
Des dessins et caricatures de dessinateurs connus (Dieudonné Muhindo et Damascène Bizimana) ont également été utilisés, dans le but d’humilier les cibles : les Tutsis et les Hutus modérés.. En effet,  entre le 7 et le 15 avril 1994, le maximum d’opposants Hutus et Tutsis ont été méthodiquement tués : le Premier Ministre, le Président du Conseil Economique et Social, les membres du futur Gouvernement de transition, les leaders des Associations de défense des Droits de l’Homme, des journalistes.
Pourtant, ce massacre organisé pouvait être évité. Durant des mois voire des années des actions génocidaires s'étaient rassemblées. La Communauté Internationale ne s'en limitait qu'aux alertes. Ce qui pousse la plupart organisations humanitaires à l'incriminer. 
Le cas de la Centrafrique en est aussi une parfaite illustration. Le responsable des Nations-Unies sur place la France ont été les premiers à parler d'éventuels massacres dans cette partie centrale du continent africain. Ce n'est qu'après un désastre humain que le contingent français est sur place, au moment ou la force africaine en attente (FAA) attendait toujours.

mardi 15 avril 2014

Keur Mbaye Fall: La barrière de tous les dangers

Un « rideau de fer » s’abat sur les deux voies de la nationale 1 à hauteur de Keur Mbaye Fall pour réduire le nombre d’accidents. Un pont qui selon la population, crée plus de soucis qu’il n’en règle. Depuis son érection, les agressions se sont multipliées.

Barrière de Keur Mbaye Fall
Keur Mbaye Fall asphyxié. Une barrière de plus de cinq cents mètres traverse ce village. Elle s’étend du croisement Keur Massar jusqu’à l’entrée de Mbao. Elle est faite d’un ensemble de pièces de métal qui surmonte un mur d’un mètre. Des courbes en fer y sont incrustées. Ce qui rend possible l’escalade. Ismaila Diagne est un adulte. Habillé d’un pantalon Jean et d’un T-shirt orange, il escalade les grilles. Interpelé sur son acte, cet homme avec le « Ndiel[1] » a fait savoir qu’il est impatient et qu’il ne peut pas parcourir des mètres pour aller en face. Au début, « ce rideau de fer » était entièrement fermé. Pour passer d’un coté à l’autre, il fallait faire le tour de la localité. La voix du retour est parallèle à la forêt classique de Mbao. L’absence d’électrification fait que les habitants sont parfois victimes d’agression.   Mais après le mouvement de grogne des populations, des espaces ont été ouverts sur ce mur de toutes les polémiques. Ils permettent à la population d’éviter le contournement qui les expose au « danger ». Babacar Fall est responsable des jeunes de l’Alliance des Force de Progrès (AFP) dans la commune d’arrondissement Mbao-Keur Mbaye Fall. Retrouvé dans une ruelle à quelques mètres de la route, il avait en premier temps refusé de parler en s’introduisant dans une maison. Il avait demandé l’identité de l’organe de presse avant d’accepter l’interview. Selon lui, les populations ne s’indignent pas contre la barrière mais le manque de suivi. « Les autorités nous avez promis d’installer des lampadaires. Mais ces promesses sont restées vaines. De ce fait, les agressions sont devenues monnaies courantes. Car l’autre voie se trouvant du coté de la forêt classique est le point de convergence des malfaiteurs. ».
Deux passerelles surplombent la clôture. Sur la première, on ne trouve  presque pas de passants. Seul, un viel homme gravit difficilement les escaliers avec des temps d’arrêt.  Contrairement à la seconde où on a du mal à se frayer un chemin. L’explication se voit à l’œil nu. Le premier pont est isolé des habitations. Les femmes n’y passent même pas la nuit, sous peine de tomber entre les mains des bandits. Alors que le deuxième est en plein cœur de Keur Mbaye Fall. Un passage glissant y est aménagé pour les handicapés. Ces derniers sont antérieurs à ce mur surmonté de grilles. Ils entrent dans le cadre de la sécurité routière. Il ne se passait pas beaucoup de temps sans qu’une personne soit heurtée par un véhicule.  En décembre 2009, un sitting sur la sécurité routière a été tenu. Des associations  telles qu’And Défar Sunu Gox et ASC Juubo ont saisi la mairie pour la construction de ponceaux. La demande a été satisfaite grâce à « une coopération entre une entreprise italienne et la mairie ». Mais les autochtones continuaient à traverser la route. Pour mettre fin à cette pratique qui mettait en péril la vie des personnes, l’AG Route a érigé cette barrière. Une thèse réfutée par le chef de village, M .Mamadou Pouye. La villa Pouyène est une grande maison. L’architecture différente des appartements dispersés ça et là montre qu’elle est un héritage. D’ailleurs, elle a donné son nom à ce quartier. Le propriétaire Mor Gueye Pouye (décédé) et père du chef de village est le premier à habiter les lieux. Selon M. Pouye, la mise en place de la barrière était une façon de créer un marché. « Elle n’a été ni une demande sociale ni une priorité. Elle nous isole et nous expose à un danger permanent » rouspète t-il. Les propos de Rokhaya Dabo viennent corroborer ceux du chef de village. Un panier sur les hanches, cette vendeuse installée devant une maison avec les murs lézardés, met des jugibes  dans des sachets. Elle nous raconte sa mésaventure du 31 décembre passé. Elle rentrait avec sa fille de la fête du bébé de l’année lorsque deux agresseurs les ont suivies. Elles ont pu s’échapper par les ouvertures de la barrière en chantier. « Cette barrière est source d’insécurité. En plus, elle est un obstacle pour les personnes âgées et les handicapés.  » Conclut-elle.
Les populations avec l’aide du chef du village, ont demandé la mise en place de ralentisseurs pour permettre aux gens de passer par les quelques  ouvertures laissés pour les piétons après de longs mois de protestation.



[1] (Photo de marabout que l’on porte autour du cou) 

mercredi 9 avril 2014

La crise centrafricaine est-elle religieuse?

Il y a un an jour pour jour, les rebelles de la Séléka sous le contrôle de Michel Jotoja, ont chassé le président François Bozizé du pouvoir. Mais, son magistère ne dure pas le temps d'une chandelle. Impuissant face à la situation centrafricaine envenimée par l'entrée en action des Anti ba
L'aéroport de Bangui
lakas, la communauté économique des Etats d'Afrique Centrale lui avait demandé de quitter le pouvoir . Ce mouvement rebelle(les Anti Balakas) désigne les milices d'auto-défense qui sont apparus en 2009 pour lutter contre les coupeurs de routes. Ces derniers ont pris les armes contre les Sélékas qu'ils considèrent comme des musulmans. La première réaction du président Jotoja était d'accuser l'ancien chef de l'Etat d'être derrière les exactions de ce mouvement. Ainsi, la cible principale de ces milices a été les musulmans. Ils sont tués, persécutés, mutilés. Cependant il est judicieux de savoir: pourquoi des gens qui ont toujours habité ensemble en arrivent là? Y a t-ils des hommes politiques dans ce pays qui cherchent à installer le chaos? Qui sont-ils? Dans quel intérêt agissent-ils?
Il est vrai que les musulmans contrôlent le commerce du pays. Mais est ce une raison pour que les Anti Balaka s'en prennent à eux? Selon une Dame joint par radio France Internationale (RFI) le conflit centrafricain n'est pas religieux. "Nous avons toujours habité ensemble. Nous avons eu des amis chretiens comme eux aussi ont eu des amis musulmans. Le problème est d’abords politique. Il y a des hommes politiques nourris par de mauvaises intentions qui veulent déstabiliser le Pays. Pour certains, l'ancien président, François Bozizé est derrière ces exactions. Il utilise les Anti balankas pour un règlement de compte.
Cependant, on peut déduire que la crise centrafricaine a une coloration religieuse, mais, elle ne l'est pas dans sa totalité. L'aspect politique est perceptible à travers la supposition selon laquelle les Sélékas sont composés des militaires tchadiens donc, de musulmans. Sinon, certains politiques se cachent derrière la religion pour défendre leurs intérêts au détriment de ceux de la population centrafricaine. certains parmi eux sont tapis dans l'ombre, d'autres refusent catégoriquement les accusations portées  à leur encontre.